premiers chocs alors que le deuil collectif continue

En ces jours de deuil collectif, des chocs s'immiscent.
Oui, le choc est une étape du deuil suivant celle du déni ( "non, ce n'est pas possible").
Au contraire d'un choc-deuil, nous parlerons ici des chocs qui perturbent ce deuil.
L'émission d'aujourd'hui de Service Public, sur France Inter, avait choisi de cibler son sujet sur l'amour retrouvé entre les Français et leur police. Dans un contexte de cérémonie officielle pour leurs morts et au surlendemain des cris d'amour de manifestants envers la police, y compris les CRS, cela se comprend largement.
Cette attention solidaire avec la police semble produite par le deuil collectif. En tuant agents de police, caricaturistes et civils juifs, les moudjahidins ont touché à trois symboles constitutifs de la France, les liant ensembles par le sang, la mort et les pleurs du deuil.
En toute logique, l'émission de radio avait invité des représentants de la police (un commissaire et un syndicaliste / monsieur com' ). L'émission suit son cours d'étonnement pour cet amour inédit entre manifestants et policiers jusqu'au témoignage d'un auditeur. Résumé :


Lieu, un bus de banlieueDes jeunes : il n'y pas plus que Marinel'auditeur : Vous pensez pas ! le FN est dangereux.ils continuent à discuter et l'auditeur perçoit le manque de conscience politique des jeunes.Le bus s'arrête.Aussitôt et avec vigueur, à en scandaliser l'auditeur, 5 à 6 agents de police interpellent les jeunes.L'auditeur cherche à savoir pourquoi tant d'agressivité, mais les agents le renvoient à ses affaires avec la même agressivité.Les jeunes, alors, lui disent : Alors, tu vois !Et l'auditeur, horrifié, part, espérant ne pas avoir entrevu le futur.


Les invités ont réagi en affirmant que la police était une machine puissante d'intégration avec pour argument le fait qu'elle embauchait des jeunes de banlieue. 1er choc. Autant dire, que les invités ont soit simplement manquer le coche, soit manquer de recul, soit répondu en solidarité corporatiste. Bref ils ont nié un problème qui va se poser. Quid des contrôles au faciès, de la tension accrue, de la stigmatisation des banlieues ?
Mais non, les banlieues, pour ces représentants de la police au langage officiel, sont des réservoirs à bras. Comme pour l'armée, comme pour les fanatiques et les sectes, comme pour le FN.
Les banlieues sont à la France ce que sont la Pologne, la Roumanie et la Grèce à l'Europe.

La veille, dans C à vous, la mère d'une victime de M. Merah, Latifa Ibn Ziaten, était présente pour dire à nouveau, comme elle le dit sans relâche depuis la perte de son enfant, qu'il faut concentrer les efforts à l'éducation dans les banlieues (voir cette étude). Un manque véritable (sans oublier pour autant les établissements scolaires qui font mentir ceci) qui permet aujourd'hui aux médias de diffuser les paroles d'enfants commentant leur refus de participer à une minute de silence pour les atrocités de ce janvier. Et le rectorat de procéder à des dénonciations. 2ème choc. Son rôle n'était-il
pourtant pas d'élever des citoyens français ?




Ah, s'il s'agissait du seul relent désagréable, mais les cancrelats remontent le courant de sang et de larmes, 3ème choc, à l'image de Sarkozy qui remonte au premier rang "innocemment" ou de Le Pen qui appelle à voter pour sa fille alors que les échanges de tirs ont encore lieu. L'indécence de profiter de ce moment horrible.
 Les chaînes de télévision sont convoquées, quant à ce genre de politique autant ne plus les convoquer du tout.

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